Analyse comparée de deux versions enregistrées

Proposition d'un tableau d'analyse technique et esthétique comparée entre deux versions enregistrées de Jupiter.


Analyse technique

Conséquences esthétiques

Version de 1987  au CNSM de Lyon

  • Flûte au centre de l’image stéréophonique 
  • Perception de l’espace d’enregistrement de la flûte (espace assez réverbéré)
  • Partie électronique « détachée » de la flûte
  • Partie électronique proche des enceintes, au premier plan. 
  • Espaces différents entre la flûte et l’électronique
  • Électronique intelligible et très présente 
  • Basses fréquences peu présentes 
  • Fréquences aiguës parfois stridentes
  • Tout le mix reste assez proche, bien que la flûte soit un peu derrière l’électronique
  • Manque d’homogénéité entre les parties instrumentale et électronique
  • Clarté du discours musical (volonté de placer l’électronique au même niveau que l’instrumentiste, jeux de questions/réponses entre les deux parties)
  • Électronique considérée comme une partie à part entière 
  • Esthétique assumée et impossible en situation de concert (se prête uniquement à une version fixée sur support). 
  • Esthétique un peu datée qui manque un peu de subtilité
  • Écoute très guidée

Version de 1992 à l’IRCAM

  • Équilibre dynamique entre la flûte et la partie électronique 
  • Électronique très polarisée gauche/droite
  • Électronique assez proche des enceintes 
  • Flûte au centre 
  • Perception de l’espace d’enregistrement de la flûte 
  • Distinction claire entre partie instrumentale et électronique
  • Intelligibilité des deux parties
  • Sensation que le traitement électronique « sort de la flûte » (plus la flûte joue fort, plus le traitement est fort, plus il s’approche des enceintes)
  • Réverbération artificielle pour lier les deux parties
  • Espace plus travaillé
  • Belle homogénéité entre les deux parties 
  • Proposition plus nuancée, écoute moins guidée
  • Corrélation claire entre le jeu de la flûte et la réponse électronique 
  • Différences d’espaces rendues musicales (jeu sur les dynamiques et la polarisation de l’électronique)
  • Interaction homme/machine conçue de façon plus subtile
  • Re-création d’un espace commun difficile


    Ces deux versions de Jupiter jouent sur les possibilités qu’offrent la prise de son et le mixage afin de rendre compte de l’écriture de Philippe Manoury, et constituent, par le biais de différents processus, de vraies prises de position esthétiques et artistiques de la part de l’ingénieur.e du son. 


Extrait audio de la version de 1987

Extrait audio de la version de 1992


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