Enregistrer sa propre pièce mixte

Quels sont les éléments à prendre en compte lorsque l'on enregistre sa propre pièce mixte ?

Atelier II est née dans le cadre d’une collaboration entre la classe de contrebasse et la classe de composition électroacoustique du conservatoire. Celle-ci fait partie du cycle des Ateliers, suite de pièces pour instrument seul ou petit ensemble à cordes et électronique. 

    La pièce fut créée par Jeanne Gorisse, ma sœur, en mars 2018 : cette information peut paraître anecdotique mais celle-ci a eu un grand impact sur l’écriture aussi bien instrumentale qu’électronique. D’abord, étant donné qu’il s’agissait de la première pièce mixte jouée par Jeanne, j’ai voulu parcourir différents modes d’interaction entre la partie instrumentale et la partie électronique, afin de lui donner une idée assez large de ce que pouvait offrir les musiques mixtes. Aussi, j’ai exploré avec elle différents types d’écriture instrumentale et l’ai même laissée improviser sur la première partie. Finalement, il s’agit plus ici d’un laboratoire de recherche et création entre une instrumentiste et une compositrice, que d’une pièce finie à proprement parler. J’ai donc proposé un travail qui n’était pas totalement terminé et soigné, au niveau de la partition comme du patch, car je savais que le concert de mars 2018 représentait la restitution d’une instance de cette recherche mixte. 

    La pièce a toutefois été sélectionnée pour être jouée au conservatoire de Nice en décembre 2019, à l’occasion des Journées Nationales de la Musique Electroacoustique. Cela m’a forcée à éclaircir un peu ma partition et à expliciter mes intentions musicales. Par ailleurs, ce fut surtout l’occasion d’enregistrer la pièce, afin de donner un support sonore à l’instrumentiste niçois qui allait la jouer. Cet enregistrement, destiné simplement à faciliter le travail de mise en place pour l’instrumentiste, constituera l’objet de notre analyse. 

    Le concert de Nice aurait dû être enregistré, mais suite à des problèmes logistiques, ce ne fut malheureusement pas le cas. Nous n’aurons donc pas cette fois d’élément de comparaison. 

    Avant de passer à l’analyse de la prise du son et du mixage, revenons un peu plus en détail sur l’écriture de la pièce. Celle-ci peut être divisée en trois parties : la première partie est une improvisation de la contrebassiste sur bande, c’est-à-dire que la contrebassiste réagit en direct à la bande qui elle est fixée sur support. La deuxième partie constitue plutôt une transition : la contrebassiste a des indications écrites qui orientent son improvisation et anticipent des éléments de la troisième partie (on pourrait appeler cela une partition semi-écrite), sur un continuum fixé sur support. Enfin, la partie instrumentale de la troisième partie est entièrement écrite, et cette fois c’est l’électronique qui lui répond en temps réel. 

    On retrouve, dans cette pièce, beaucoup de jeux de reconnaissance de sources entre l’électronique et la contrebasse, notamment pour les deux premières parties, étant donné que les parties électroniques fixées sont constituées principalement de sons de contrebasse enregistrés. Beaucoup de ces sons ne sont par ailleurs pas traités mais simplement coupés et organisés entre eux. 

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