Musiques mixtes / musiques instrumentales : quelles différences ?

La prise de son et le mixage représentent-ils des enjeux propres à l'appréciation d'une œuvre mixte ?

    Nous allons ici nous intéresser plus particulièrement à la prise de son et au mixage des musiques mixtes. Les questions que l’on peut alors se poser sont les suivantes : Est-il possible de réaliser la prise de son et le mixage d’une pièce mixte qui n’impose pas une interprétation ? Si oui, cela est-il préférable ou non à un enregistrement qui guide l’écoute du public ? Comment savoir quelle est la bonne démarche à adopter ? 

    Il est vrai que, comme pour tous les styles et genres musicaux, le contexte fait beaucoup dans l’expérience d’un concert, et participe, au même titre que la partition, au domaine du musical. L’aspect visuel, l’ambiance, l’atmosphère, le milieu social, entre autres, sont autant de facteurs qui influencent la façon dont nous écoutons une pièce et qui font partie intégrante de la musique. Une fois que l’on fixe cette pièce sur support électronique en l’enregistrant et la mixant, l’aspect visuel et contextuel de la salle de concert n’est plus là pour influencer l’écoute, et il ne reste plus que le domaine du sonore. Il s’agit pour l’ingénieur.e du son de re-construire du musical à partir de la seule dimension sonore. 

    Cette problématique nous semble particulièrement complexe dans le domaine des musiques mixtes puisqu’y sont souvent mis en scène des jeux d’identification des sources instrumentale et électronique. La dimension visuelle peut donc constituer un élément musical crucial des musiques mixtes. L’écriture de certain.es compositeur.rices repose même parfois entièrement sur ces jeux de ressemblance entre une source instrumentale et une source électronique. Alors comment faire pour palier à ce manque visuel ? Comment combler ce « vide » du point de vue de l’ingénieur.e du son ? 

    Par ailleurs, les différences d’espaces et de plans sonores entre la partie instrumentale et la partie électronique, dans le mixage des pièces mixtes, sont inévitables : la partie électronique sort directement de l’ordinateur, tandis que la partie instrumentale est enregistrée dans un espace donné. L’ingénieur.e du son a le choix de rendre plus ou moins présent l’espace dans lequel l’instrumentiste a joué. Quant à la partie électronique, il s’agit forcément de créer un espace artificiel, qui se rapproche plus ou moins de celui de la partie instrumentale. Quelles stratégies peuvent alors être mises en place pour prendre en compte cette problématique lors du mixage ? 

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