Du CD au mp3, des types d'écoute nombreux et variés
Elena est formée comme musicienne instrumentiste classique et apprend la composition. Elle s'est aussi formée aux techniques du son.
Elena est la première personne de sa famille à suivre un cursus d’apprentissage instrumental. Elle écoute étant enfant dans de la musique classique, du rock, et de la variété au sein de sa famille. Elle se met à écouter de la musique classique seule via la radio puis des stocks de CD à l’adolescence, avant de découvrir les musiques contemporaines et électro-acoustiques au lycée. Elle garde aujourd’hui des goûts diversifiés.
Elle décrit différents types d’écoutes différents, même s’il existe des porosités entre ces différentes écoutes :
« des fois j'ai juste besoin d'avoir un arrière-plan qui fait du bruit un peu. Et donc là je mets de la musique un peu, pas trop fort mais je fais vraiment pas attention à ce que c'est. C'est comme pour les transports sauf que j'écoute pas. »
« Moi, je ne regarde pas la télé. Mais quand je suis avec mes parents, la télé, elle est là. (..) Et (…) bon, des fois, ce n'est pas terrible la musique qui passe à la télé. (.) Donc, j'essaie de voir un peu ce qu'il se passe. Quand il se passe des choses, parce que des fois, il ne se passe rien du tout ! »
Elena dispose comme du matériel d’écoute dont elle juge la qualité insatisfaisante :
« J'ai des enceintes, elles sont pas terribles. (…) J'ai un casque qui n'est pas terrible mais qui est bien pour les transports parce qu'il y a un mode anti-bruit. (..) Après ça ne fonctionne pas non plus des merveilles parce que c'est pas un casque incroyable mais c'est quand même déjà bien. (.) Et sinon j'ai un casque ouvert. Donc ça c'est plus pour la MAO. »
Le choix du contenu écouté est en général « complètement aléatoire » — sauf dans le cas d’une écoute ‘dirigée’ « pour le travail : pour la compo, pour l’analyse, pour l’orchestration ». Elena stocke sur un disque dur de la musique en format numérique qui provient de fichiers issus de cd ainsi que de fichiers téléchargés. Elle prélève sur ce stock des dossiers qu’elle transfère ensuite sur un lecteur mp3 ou un téléphone où elle déclenche la lecture en mode aléatoire. Ces dossiers sont souvent sélectionnés au hasard, parmi un répertoire qui comprend principalement de la musique classique, du rock, de la variété et un peu de métal.
Certains axes de travail peuvent aussi orienter ces choix : « Sur les dossiers que j’ai [écoutés dans le métro], oui, ça doit être du classique. Parce que c'est ce que j'écoute beaucoup en ce moment pour l'orchestration, comme il y a l’examen qui arrive. (…) je pense qu'en mettant les dossiers, j'ai fait, oui, c'est vrai qu'il y a de l'orchestration qui arrive. » Pour autant, il ne s’agit pas d’une écoute concentrée :
« c’était plus entendre qu’écouter ».
Il y a donc une certaine porosité entre les répertoires et contextes, qui ne sont pas entièrement cloisonnés.
C’est le fait d’écouter certaines musiques (classiques, contemporaines) dans une perspective d’étude qui peut créér une « sorte de fatigue » suscitant l’envie d’écouter d’autres genres « en dehors du travail ». À cela s’ajoute la contrainte des transports où il est « très compliqué » d’écouter « la musique classique, baroque un peu moins, mais classique, romantique » en raison du bruit.
Elena utilise également youtube ainsi qu’un logiciel client de Spotify. Les algorithmes lui permettent de faire de nouvelles découvertes musicales, qui peuvent devenir source d’inspiration : « par exemple, j'ai découvert Alexander Schubert, Øyvind Torvund. (…) Il y a des musiciens, mais il y a aussi l'électronique. (..) Ils arrivent à faire communiquer les deux ensemble. (.) Moi, je suis assez impressionnée comment les deux fonctionnent super bien ensemble. C'est un truc que j'aimerais bien réussir à faire. Donc, j'écoute beaucoup. »
Les concerts peuvent aussi être d’importants supports de travail pour Elena qui y écoute « des musiques classiques, contemporaines, baroques ». Dans le cas d’un concert de musique contemporaine, il y aura en général un travail préparatoire de recherche et d’écoute effectué en amont, puis une prise de note durant le concert, tant à propos de la musique en tant que telle que sur des aspects davantage scéniques. Ces notes peuvent servir plus tard comme matériau d’inspiration.