Maxime

Le streaming : un accès à une infinie variété de genres musicaux

Maxime s’est formé en jazz et à la MAO en école de musique et conservatoire. Il a aussi effectué des études de musicologie et techniques du son.

 

Évolution de l’univers musical

Maxime garde peu de souvenirs de la musique à laquelle il a pu être exposé étant enfant. Il évoque principalement le hard rock écouté par son frère, grâce à qui il s’est initié à son instrument. À l’adolescence, il s’oriente vers le rock et le metal. Certains de ses professeurs de l’école de musique où il a commencé son apprentissage de la guitare ont également influencé ses écoutes : 

« Il y a l'influence aussi des professeurs que j'ai eus. Qui te passent des disques. Qui disent tiens écoute Frank Zappa, tiens écoute un peu de jazz, écoute Pat Metheny. Ce qui était moins facile à l'époque. Il n'y avait pas encore tout ce qu'il y avait sur internet aujourd'hui. J’avais un prof de solfège qui essayait un petit peu de me montrer la musique contemporaine. Ça a laissé quand même quelques traces. »


Découvertes et redécouvertes musicales 

Aujourd’hui, il écoute une grande variété de genres musicaux, avec une prévalence du rock et de la pop, et est souvent en quête de nouvelles découvertes tant d’artistes que de genres musicaux. Cette découverte peut passer par le streaming ou des recommandations, mais aussi par des concerts, comme récemment après avoir assisté à un concert de l’icône pop Taylor Swift. Bien qu’il n’apprécie pas particulièrement sa musique, accompagner une amie à ce concert a suscité une curiosité envers cette artiste.

« Là, la dernière chanson que j'ai écoutée, c'était dans le métro, Taylor Swift. J'essaye de refaire un peu mon opinion sur Taylor Swift parce que je n'aimais pas du tout. Je suis allé la voir en concert il y a quelques jours. (…) Je n'ai jamais vu un spectacle comme ça. (…) Et du coup, je réécoute. Il y a quelques chansons que j'aime bien, mais pas plus que ça en fait. Mais après, c'est très bien produit. (.) Il y a des sonorités que j'aime bien. Juste avoir un son de guitare que j'aime bien, ça fait partie des trucs qui peuvent me titiller l’oreille. « 

« Je suis très sensible au fait que ça fasse bouger les gens et qu'il y ait tout cet engouement. (…) Et on retrouve tout ça, toute cette ambiance dans la salle de concert où tout le monde est à fond. (…) Et ça, je trouve ça incroyable. Et que même si on n'aime pas trop la musique à la base, on ne peut pas être insensible au concert. » 

C’est donc la popularité de l’artiste et l’aspect scénique de son travail qui ont entraîné sa curiosité, mais aussi son attrait pour certaines sonorités qui peuvent résonner avec sa propre pratique.


 « J’aime particulièrement celle-ci parce qu’elle a toutes les caractéristiques de la ballade pop parfaite, c’est super bien produit, il y a un solo de guitare et pas mal de doublages de voix/harmonisation qui marchent super. je l’écoute aussi bien chez moi que dehors, dans le métro. » 


Il arrive souvent à Maxime d’explorer la discographie d’un·e artiste méconnu·e par curiosité : 

« Mais de temps en temps, je me dis qu'on a perdu un peu l'habitude de se plonger vraiment dans un artiste, un compositeur. Et alors, bon, justement, je n'ai pas forcément le loisir d'y consacrer des heures et des heures. Mais de temps en temps, je me dis, tiens, attends, il y a ce groupe là que je connais un peu vaguement. (..) Mais il y a peut-être quelque chose que j'ai manqué. Donc, je vais prendre le temps d'écouter un peu plus en détail la discographie. »

« Tu vois, là, j'ai un petit peu réécouté Scorpions. Tu vois, ça, c'est le genre de groupe. Je me dis, tiens, mais ouais, [ils] sont super connus pour Still Loving You et 3, 4 autres titres. Et en fait, dans leur discographie, il y a plein de trucs super qui sont complètement éclipsés par leurs quelques tubes. Donc, voilà, j'ai essayé de faire une petite plongée dans ce qu'ils ont pu faire il y a longtemps »

Maxime apprécie découvrir de nouveaux genres musicaux et nouveaux artistes, une écoute très éclectique favorisée par le format de la playlist : « du coup, je me retrouve même avec des genres que je n'aurais pas du tout abordé avant ou que je n'aime pas forcément (…) tu vois, il y a de la musique orientale, il y a de la musique indienne, ça peut être de la variété, du folklore américain comme du métal. Vraiment, c'est un peu tout et n'importe quoi. Ou de la musique contemporaine ». La possibilité de « zapper » facilement vient tout de même limiter cette diversité, à la faveur des genres les plus appréciés : 

« je vais quand même un peu avoir cette tendance de zapper jusqu'à ce que je retombe sur un truc pour lequel j'ai plus d'affinité comme du rock ou de la pop ou des choses comme ça »


Supports, matériel et contextes d’écoute

Toutes ces écoutes viennent ainsi nourrir des playlists constituées sur la plateforme Spotify. Elles  sont organisées et nommées par année calendaire et jouées en mode aléatoire. Cette musique est écoutée principalement au casque, dehors, et à raison d’environ deux à trois heures par jour.

« Et malheureusement, c'est quand même beaucoup dans le métro. Les conditions ne sont pas idéales, mais... Et c'est vrai que du coup, on consomme beaucoup de contenu un peu court, toujours au même volume, parce que c'est plus pratique dans le métro, mais ça me donne un peu la patate. »

Écouter de la musique dans le métro contraint donc tant en terme de choix de format que de genre

« malheureusement, les sonates de Beethoven, que j'aime beaucoup, je ne vais pas les écouter dans le métro. En termes de dynamique, on n'entend plus la moitié de la musique à cause du bruit environnant. »

Il dispose également de petites enceintes de bureau, mais regrette ne pas avoir de chaîne hifi, faute d’espace.



 « Je crois que Fazil incarne le genre de pianiste que j’aurais voulu être si j’avais dédié ma vie au piano. Ce morceau me fait pas mal voyager/méditer intérieurement. Je l’ai surtout écouté dehors. »


Influence de sa formation sur sa manière d’écouter

Maxime remarque que son écoute a évolué au gré de sa formation, avec une attention croissante portée à la production qui l’amène à avoir d’avantage d’exigence, mais lui permet aussi d’accéder à d’autres plaisirs d’écoute :

 « Je me suis beaucoup penché sur l'aspect de la production. Maintenant quand j'écoute la musique, je porte vraiment beaucoup plus d'attention à comment ça a été enregistré, la qualité du son, ce genre de choses. Et ça m'aide à apprécier beaucoup de choses et beaucoup de détails.  Ce qui fait que je me surprends même à écouter des trucs que j'ai toujours écouté par exemple et que j'adore et aujourd'hui je les aime même encore plus. »

Ses formations en techniques du son ainsi qu’en musicologie l’ont donc amené à modifier son écoute, désormais également portée sur la production de l’enregistrement en tant que tel. Si cela peut parfois constituer un frein à l’appréciation d’un morceau, c’est en général plutôt l’inverse qui se produit : porter une nouvelle écoute sur des musiques connues provoque au contraire un regain d’appréciation de ces musiques.


Influences de l’écoute sur sa pratique de composition

Cette aptitude à percevoir l’utilisation de différentes techniques de production va aussi influer sur ses propres productions :

 « Moi, je suis assez sensible au nombre de couches qu'on superpose pour produire du rock ou de la pop ou tu as 20 guitares en même temps. Les choses comme ça, tu te dis ah ouais, tiens, là, ils ont mis telle guitare à droite ou à gauche. (…) Maintenant, quand j'ouvre un projet, j'essaie forcément de reproduire un peu ce que j'entends. Donc, c'est question de superposition [de pistes du même instrument]. Hier, j'ai commencé une nouvelle chanson, un petit truc. Et puis, rien que sur les premières secondes, j'ai déjà quatre ou cinq [pistes superposées du même instrument] différentes. »


 « J’avais jamais fait attention à Justice jusqu’à cet album qui est sorti récemment et ce titre en particulier. Il y a ces sonorités complètement folles qu'on trouve dans l’électro et qui nous emmène complètement ailleurs et des effets et couches de synthé assez hypnotisantes. »


Enregistrement comme support de travail pour sa pratique instrumentale

L’écoute est aussi liée à la pratique puisque Maxime effectue souvent des relevés très détaillés à partir d’enregistrements, que ce soit pour ensuite les jouer lui-même ou les enseigner à ses élèves :

 « (…) j'écoute ça, je me dis (…), je veux savoir quelle note il a joué, quelle inflexion (…). Et voilà, et quand je vais encore plus dans le détail, c'est à dire quelle position (…). » 

Ce souci du détail de la technique instrumental l’amène aussi à regarder des vidéos de live sur youtube afin de pouvoir observer précisément la position des doigts par exemple. mais aussi l’évolution de la chanson entre l’enregistrement et son interprétation live.

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